Une petite quarantaine de germanistes, accompagnés de leurs professeurs Mme Lanoë et M. Kalpakidis, ont assisté à la première du spectacle „ Liberté Cathédrale “ à l’Opéra de Lille, la nouvelle création de Boris Charmatz, avec l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch et des danseurs invités. Les étudiants et leurs professeurs ont été époustouflés par ce spectacle de danse (très) moderne.
« Une église sans église, en extérieur, dans la ville, dans la forêt, dans un théâtre… » Sacrilège ? Pas du tout, assure Boris Charmatz, qui rappelle qu’église vient avant tout du grec ekklêsia, qu’on traduit par assemblée…
« Du coup ça ne me paraît pas complètement absurde de concevoir une église pensée comme assemblée, rassemblement de corps. » Sortir des églises, des chapelles, mais aussi des habitudes scéniques et artistiques, c’est depuis de longues années la prédilection du chorégraphe, qu’il s’agisse de transformer le Centre chorégraphique de Rennes en Musée de la danse, de disséminer des danseurs dans tout l’Opéra de Lille, ou d’investir l’espace urbain avec 150 interprètes amateurs…
Depuis août 2022, le voici à la tête de l’une des plus prestigieuses institutions de la danse contemporaine : le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch. Pour la trentaine de danseurs de la troupe et quelques invités, il a imaginé un nouveau spectacle hors norme qui trouvera à Lille un dancefloor des plus chics : un parquet dressé de la salle à la scène, pour fêter le centenaire de l’Opéra…
Partant de sa double fascination pour l’orgue et pour les volées de cloches, il invite à un spectacle happening où le public entoure la scène, au plus près des danseurs. Et se rassemble pour les voir célébrer des libertés retrouvées : celles du contact « alors qu’on n’a pas eu le droit de se toucher pendant presque deux ans » – et de la fête qu’on a faite tout seul dans son couloir, ou en visio-conférence, parce qu’elle était interdite. Comme une résurrection joyeuse des plaisirs collectifs…